Les environnementalistes et les écologistes

Les environnementalistes sont aux commandes d’une bagnole : le démocratico-capitalisme. Protéger la nature consiste à écouter des experts, règler quelques paramètres, développer de nouveaux appareils, afin de ne pas sortir de la route avant l’impasse. Les écologistes sont ceux qui lient fondamentalement la nature et le social, par exemple avec le concept de Murray Bookchin : l’écologie sociale. Nous allons voir en quoi écologistes et environnementalistes sont bien différents.

Ma compréhension de l’écologie sociale

Pour Murray Bookchin, écologiste américain (1921-2006), l’homme a deux natures. La première nature de l’homme est d’être dans la Nature, comme les autres animaux : il n’y a rien de mal à cela. La deuxième nature de l’homme est d’être en société. Quand l’enfant naît, on reproduit l’espèce mais aussi on reproduit la société, ce qui lie les hommes entre eux.

L’homme a construit des institutions, ayant abouti à des "civilisations". Certaines ont été en totale contradiction avec la première nature. Les Mayas ont disparus, ils n’avaient que des énergies renouvelables, mais ils ont disparus parce qu’ils exploitaient les hommes par la relation maître/esclave et la nature de la même manière. Partant de ce constat, l’écologie sociale est alors la volonté de construire des institutions en accord avec la première nature pour vivre en harmonie avec elle [1].

Voir un portail francophone de l’écologie sociale pour plus de renseignements.

Les écologistes

A mon sens, les écologistes ont les lignes de champ de la pensée qui partent dans la terre, qui passent par les êtres vivants, les plantes les arbres les animaux les champignons, puis qui reviennent au cerveau. L’analyse de toute situation suit le trajet des lignes de champ de la pensée. Toute réalisation humaine est comparée à ce que réalise la nature de son côté sans homme.

Les écologistes sont proches de Bookchin puisqu’ils ont tendance à
fabriquer des institutions à l’image de celles de la Nature c’est-à-dire
l’ordre sans gouvernement [2]. Les écologistes ont spontanément horreur de la relation maître/esclave : ils n’ont pas envie de dominer les abeilles, ni les hommes. C’est l’inverse des religions et des états qui au contraire, imposent un ordre par un gouvernement.

Le lion, l’éléphant dans la nature sont les animaux les plus forts qui ne connaissent aucun prédateur. Pour autant, le lion ou l’éléphant dominent-ils totalement toutes les autres espèces ? Non. Supposons que les animaux sont censés gagner le smic. Est-ce que le lion ou l’élephant gagnent 42000 fois le smic, comme Mme Bettencourt ? Non.

Dans la nature, certains individus ont l’âme de dominateurs, ils essayent de dominer les autres membres de la communauté. Ils peuvent y arriver ponctuellement. Mais ils ne peuvent pas y parvenir à grande échelle. Pour qu’il y ait une domination à grande échelle, il faut une structure institutionnelle autoritaire de gouvernement qui permette au prédateur dominateur d’assouvir son désir pulsionnel de dominer.

Les environnementalistes

Les environnementalistes, ce sont des gens confortablement installés dans une bagnole, le démocratico-capitalisme. Et pour eux, le problème de la destruction de la Nature va se régler en modifiant le tableau de bord, les freins, les émissions de gaz à effet de serre. Par effets mécaniques, par théories scientifiques venant d’experts, l’environnement sera préservé en appuyant sur ce bouton là, en tournant la molette ici, en ajustant quelques variables, en développant de nouveaux appareils.

Exemple typique : le logiciel Clim’Way® est un logiciel dans lequel on manipule la planète et les hommes comme des paramètres d’un jeu de simulation. L’interface graphique montre un environnement d’européen de notre époque. Jouez à ce jeu - cliquez sur "composter", "trier les déchets", "isoler" et hop, les problèmes écologiques seront résolus...

Les environnementalistes ont quelque chose à proposer : la croissance des énergies renouvelables ou la "croissance verte". Comment peut-on être contre cette proposition ? Evidemment, je suis pour l’utilisation des énergies renouvelables mais totalement contre la poursuite du système démocratico-capitaliste actuel ; donc je suis contre la croissance verte. Les environnementalistes ne sont pas crédibles aux yeux des écololgistes puisqu’ils ne remettent pas en cause la société des experts, la technocratie (techno la technique, cratie le pouvoir), la croissance du PIB.

On retrouve dans les environnementalistes les adhérents au parti politique EELV (Europe Ecologie Les Verts). Par définition, ce parti électoraliste fait partie du système démocratico-capitaliste, il l’entretient donc. Ce parti joue le jeu du montage médiatique de l’élection présidentielle de 2012. Il favorise donc la relation de domination maître/esclave qui s’est instaurée entre les élus/administrations et les administrés. Ceci est en contradiction avec l’écologie sociale.

D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le témoignage de Stéphane Lhomme, qui a été candidat à la primaire du parti politique EELV et qui a raconté son aventure : la primaire verte de Stéphane Lhomme. Ces gens-là sont des affairistes, pas des écologistes !

Conclusions

J’ai tenté de différencier les environnementalistes des écologistes. A chacun d’analyser qui est l’un ou l’autre ! Pour certains, il pourra être étrange de s’apercevoir que les écologistes sont des "anarchistes". C’est que les termes sont connotés de leur empreinte médiatique : il suffit de comprendre à quoi correspond réellement ces termes.

Bien entendu, je demande à mes lecteurs d’analyser le coup de force qui a été mené à "Sortir du Nucléaire" durant la période 2008-2010 par les gourous environnementalistes d’EELV, après la lecture de cet article.