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Santé au travail, approches critiques ; les travaux d’Annie Thébaud-Mony

lundi 5 mars 2012, par Puissance Plume

Par la présentation d’enquêtes et de travaux menés en France ou à l’étranger (Brésil, Japon, Italie, Canada, Suisse ou Belgique), cet ouvrage clôture un vaste projet de recherche intitulé« Approches critiques de la production de connaissances en santé au travail.

Les contributions ici réunies viennent ainsi alimenter et renouveler la
critique du modèle dominant de connaissance des atteintes à la santé d’origine professionnelle, fondé sur les institutions chargées de les indemniser.

sommaire


Ecoutez l’émission du 15 mars 2012 sur Canal Sud à Toulouse

Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’INSERM sur les questions de santé au travail, présidente de l’association Henri Pézerat pour les victimes de l’amiante, était reçue par l’équipe du magazine de Canal Sud le 15 mars 2012 à Toulouse. L’entretien dure 58 minutes.

On peut l’entendre sur le site Sons en lutte.


Présentation du livre

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Titre : "Santé au travail, approches critiques"
Auteurs : "Véronique DAUBAS-LETOURNEUX, Nathalie FRIGUL, Paul JOBIN, Annie THÉBAUD-MONY"
Collection : Recherches
Parution : janvier 2012
Prix : 32 €
ISBN : 9782707167170
Dimensions : 135 * 220 mm
Façonnage : Broché
Nb de pages : 340


Synopsis de l’éditeur


Depuis les années 2000, les ouvrages ou articles concernant la santé au travail se sont multipliés. Des événements médiatisés, relayés par des associations de défense des victimes, ont largement contribuéà cette évolution : du drame sans fin des victimes de l’amiante à la catastrophe d’AZF, des suicides au travail dans l’industrie automobile ou les télécommunications aux conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima...
Par la présentation d’enquêtes et de travaux menés en France ou à l’étranger (Brésil, Japon, Italie, Canada, Suisse ou Belgique), cet ouvrage clôture un vaste projet de recherche intitulé« Approches critiques de la production de connaissances en santé au travail. Comparaisons internationales », qui s’est déroulé dans le cadre du programme Santé environnement-Santé travail de l’Agence nationale de la recherche.
Les contributions ici réunies viennent ainsi alimenter et renouveler la critique du modèle dominant de connaissance des atteintes à la santé d’origine professionnelle, fondé sur les institutions chargées de les indemniser.


Les auteurs

Véronique Daubas-Letourneux est chercheur associéà l’université de Nantes.

Nathalie Frigul est maître de conférences à l’université de Picardie.

Paul Jobin est maître de conférences à l’université Paris-Diderot et directeur de l’antenne de Taipei du Centre d’études français sur la Chine contemporaine.

Annie Thébaud-Mony est sociologue, directrice de recherches à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), spécialiste des questions de santé au travail. Elle dirige le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers professionnels (GISCOP 9) à l’université Paris-XIII. Elle est par ailleurs porte-parole de Ban Asbestos, réseau d’associations qui luttent au niveau international contre l’utilisation de l’amiante.

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Table des matières

Introduction générale
I / Risques toxiques : science, industrie et production de connaissances
1. Risques industriels, effets différés et probabilistes : quels critères pour quelle preuve ?, par Annie Thébaud-Mony
2. Seveso, une catastrophe sans victimes ?, par Laura Centemeri
3. Yoroke : la silicose au Japon, par Bernard Thomann
4. Fukushima ou la radioprotection, retour sur un terrain interrompu, par Paul Jobin

II / Quelles statistiques pour quelles connaissances en santé au travail ?
5. Des chiffres sur la santé au travail en France : par qui ? pour quoi ?, par Marie-France Cristofari
6. Les accidents du travail : une catégorie limpide ? Une comparaison franco-suisse, par Véronique Daubas-Letourneux, Jean-Pierre Tabin, Isabelle Probst et George Waardenburg
7. Devenir des victimes d’un accident du travail à partir des données administratives de la sécurité sociale : le cas de la Belgique, par Pierre Desmarez et Adinda Vanheerswynghels
8. Invisibilité des lésions professionnelles et inégalités de genre : le rôle des règles et pratiques juridiques, par Katherine Lipp el et Rachel Cox

III / Parcours et vécu des travailleurs : démasquer l’invisible
9. Parcours d’accidentés du travail : parcours accidentés ? Inscription biographique des accidents du travail dans les parcours et (in)visibilités produites, par Véronique Daubas-Letourneux
10. Accidents du travail et parcours de personnes accidentées en Suisse, par Jean-Pierre Tabin, Isabelle Probs t et George Waardenburg
11. Les cancers professionnels \" l’épreuve des parcours professionnels ex posés aux cancérogènes, par l’Équipe GISCOP 93
12. Les maladies professionnelles chez les travailleurs précaires et les chômeurs. L’approche biogra-phique comme dispositif d’enquête, par Nathalie Frigul

IV / Conflits de catégories en santé au travail et moblisations sociales
13. L’échec d’une politique publique de santé au travail. Conflits d’interprétation autour de la question
des troubles musculo-squelettiques aux États-Unis, par Valérie Thomas
14. Amiante : trente ans de luttres institutionnelles : 1945-1977, par Jean-Claude Dewinck
15. De l’alerte à la condamnation en faute inexcusable. Une épidémie de cancer du rein chez les travail-leurs d’une entreprise de l’industrie chimique, par Henri Pézerat (+), Christian Micaud, Gérard Barrat,
Annie Thébaud-Mony, en collaboration avec les élus du CHSCT ADISSEO
16. Précarisation du travail, invisibilité des atteintes à la santé. Résistances et action du ministère public du Travail au Brésil, par Graça Druck et Rodrigo Carelli


15 mars 2012 - Annie Thébaud-Mony à Toulouse

Invitée par le Mouvement des Citoyens Lotois contre le Nucléaire, et Stop Nucléaire 31 l’Antidette, Annie Thébaud-Mony viendra le mercredi 14 mars à Cahors, puis le jeudi 15 mars à Toulouse.

Le 15 mars à 20h30, au Cinéma Utopia de Tournefeuille, il y aura la projection du film R.A.S. de Alain de Halleux, suivi d’un débat avec la chercheuse de l’INSERM.

Voici la description du film :


RAS Nucléaire rien à signaler
Alain de HALLEUX - documentaire Belgique / France 2008 58mn -

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Des ouvriers du nucléaire sortent de l’ombre pour dresser un tableau inquiétant de leurs conditions de travail et de sécurité. Une enquête édifiante. On les appelle les « jumpers », ils sont chargés d’entrer à l’intérieur du générateur de vapeur pour obturer les tuyaux qui le relient au réacteur nucléaire. Séjour maximum autorisé : 1mn30 à 2mn, sous peine de surdosage radioactif ! Ils font partie de la masse des ouvriers intérimaires et sous-payés, chargés de maintenance dans les centrales nucléaires (décontamineurs, mécaniciens, contrôleurs…). Des travailleurs de l’ombre qui, avec ce film, sortent pour la première fois du silence pour dresser un tableau inquiétant d’un des fleurons de l’économie européenne.

Depuis la libéralisation des marchés et la privatisation des groupes énergétiques, les conditions de travail semblent en effet se dégrader, au mépris de la santé des ouvriers et de la sécurité. Au nom de la rentabilité à tout prix, EDF/GDF-Suez, Areva et consorts recourent de plus en plus à la sous-traitance, rognent sur les effectifs et la maintenance, font pression sur les employés… Malgré les efforts pour alerter l’opinion (souvent sanctionnés par des licenciements), les autorités font la sourde oreille. Un malaise que dénoncent des ouvriers principalement belges et français, éclairé par des experts-chercheurs, une sociologue et l’ancien président d’EDF, Marcel Boiteux… « Du risque 0, nous sommes passés au risque calculé », affirme un employé.

Les « petits » incidents se sont multipliés, avec une centaine d’alertes de niveau 1 chaque année : en 2006, après un court-circuit, une centrale suédoise frôle la catastrophe à 7mn près. en 2008, une fuite d’uranium contamine cent ouvriers à Tricastin. Contrôleurs priés d’ignorer les dysfonctionnements, employés cachant les incidents par peur des sanctions, grands groupes déresponsabilisés par l’externalisation des tâches : ce constat édifiant montre combien la sécurité collective est en jeu.

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