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L’étude Cochin-Choudat sur les EHS : revoilà le négationnisme institutionnel

mercredi 29 février 2012, par Puissance Plume

L’étude dite "Cochin", dirigée par le Pr Choudat, dont on a appris qu’elle débutait ce mois de février 2012, était, au départ en 2009, censée étudier le lien entre EHS (personnes dites Electro Hyper Sensibles) et l’exposition aux ondes électro-magnétiques. Et bien nous revoici ramenés soixante ans en arrière, lorsque pour l’OMS, des "experts" internationaux dont Maurice Tubiana pour la France, déclaraient que les symptômes constatés de l’exposition aux radiations nucléaires relevaient de la psychiatrie.

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30 mars 2012 - CP du RES : Hypersensibilité électromagnétique : Pour une garantie de la déontologie dans l’étude et la prise en charge

Source Réseau Environnement Santé.


Hypersensibilité électromagnétique :

Pour une garantie de la déontologie dans l’étude et la prise en charge

Le quotidien du médecin du 27 mars nous apprend que l’Académie nationale de médecine, par la voix du Professeur André Aurengo, apporte son soutien aux orientations de l’étude Cochin de prise en charge de l’hypersensibilité électromagnétique, lancée par l’AP-HP et pilotée par le Professeur Choudat.

Ce soutien inconditionnel – en contradiction apparente avec les missions de l’Académie de médecine et ses critères de multidisciplinarité et d’indépendance – pose effectivement de graves questions d’un point de vue scientifique et médical.

Comment l’Académie de médecine, se basant sur une fausse citation du rapport de l’AFFSET 2009[1], peut-elle soutenir qu’il n’existe aucun argument pour retenir d’autre hypothèse que l’origine psychologique de cette hypersensibilité, ignorant l’existence de travaux indiquant le contraire ? Peut-elle encore méconnaître l’existence de signaux d’alerte observables dans les études de cas, les enquêtes citoyennes et les témoignages convergents dans le monde entier ? Peut-elle ignorer les changements de paradigmes en cours dans des pays comme le Canada ou les Etats-Unis en matière de maladies émergentes liées à des hypersensibilités environnementales ?

Comment l’Académie de médecine peut-elle soutenir un seul traitement symptomatique et soutien psychothérapique alors que des travaux d’objectivation des troubles ont été initiés, que des mécanismes biologiques sont évoqués et que l’on sait, dans le cas des hypersensibilités environnementales, que plus la mise à l’abri et la prise en charge globale sont précoces, meilleures sont les chances d’amélioration de l’état des personnes sensibles et qu’à l’inverse, une éviction tardive augmente les risques d’atteintes irréversibles ?

Comment se fait-il que l’Académie de médecine se saisisse de cette question alors que l’ANSES[2], dans sa mission de mise à jour de l’expertise scientifique, en a fait une question prioritaire ? Que ce thème est régulièrement abordé dans le cadre du comité de dialogue « Radiofréquences et santé » auquel plusieurs d’entre nous participent activement et que les approches novatrices de l’hypersensibilité électromagnétique font partie des questions posées à la recherche ?

Refuser de prendre en compte ces signaux d’alerte serait prendre de graves responsabilités quant à l’apparition de nouveaux cas qui n’auraient pu en conséquence, bénéficier d’une prévention adaptée et quant à l’aggravation de l’état de santé des personnes déjà hypersensibles.

Nous réitérons nos demandes au Ministre de la Santé de réorienter l’étude de manière constructive, de sortir de l’opacité du protocole de prise en charge et d’assurer une information objective du corps médical (voir communiqué du 16 février 2012 Etude Cochin sur l’électrosensibilité ou chronique d’un résultat annoncé ).

Dans ce contexte et dans l’attente des clarifications nécessaires, nous ne pouvons recommander à l’heure actuelle aux électrosensibles de s’engager dans l’étude Cochin. Nous serons particulièrement vigilants quant à la déontologie de cette étude et n’hésiterons pas à en dénoncer les carences.

Enfin, afin d’alerter les autorités de santé sur les réalités du terrain, nous appelons à témoigner dans le cadre notre opération VISIBILITÉ toute personne qui expérimente des troubles, légers ou graves, en relation avec les champs électromagnétiques : hypersensibles, riverains d’antennes, de lignes électriques, usagers de technologie sans fil…

[1] Rapport AFFSET 2009 : http://www.anses.fr/ET/DocumentsET/Rapport_RF_final_25_091109_web.pdf

[2] Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail


29 mars 2012 - Lettre à Monsieur Choudat

Lettre envoyée à l’adresse

Toulouse, le 29 mars 2012,
Monsieur Choudat
Hopital Cochin
75000 Paris

.
OBJET : Votre protocole d’étude des EHS

Bonjour, Monsieur Choudat.

Alors comme cela, vous pensez que "cela ne sert à rien de faire des examens radiologiques et biologiques" sur les EHS (Electro Hyper Sensibles) ? [France Inter mardi 14 février 2012]

D’un côté, vous comptez enregistrer les expositions aux champs électromagnétiques avec un boîtier et de l’autre, au lieu d’examiner les effets biologiques, vous allez demander aux EHS de remplir des cases sur internet pour décrire ce qu’elles ressentent. Votre conclusion est donc toute trouvée : elles « s’imaginent », c’est « subjectif », c’est « psychosomatique ». Pire, vous partez - avant même d’étudier - du postulat qu’on ne peut pas montrer de lien entre les symptômes et les expositions ! [Toujours la même émission sur France Inter]

Et bien, vous pensez ce que vous voulez. Vous avez le droit de croire en Dieu ou dans l’absence de gouvernement à la Nature.

Mais vous n’êtes pas un scientifique dans cette affaire précisément. Je ne vous connais pas par ailleurs.

S’il faut chercher à comprendre la maladie des EHS - mais pourquoi les appelle-t-on comme cela au fait ? - alors il faut chercher à comprendre. Vous, vous ne cherchez pas à comprendre, vous croyez. Vous croyez comme on croît en Dieu ou en l’anarchie de la Nature.

Je vous informe que je vais tout faire pour que votre étude ANTI-SCIENTIFIQUE soit boycottée au maximum par tous les EHS.

Bien sûr, vous pourrez en manipuler quelqu’uns avec les moyens que met à votre disposition l’Etat et les industriels des technologies sans-fil.

A mes yeux, vous arrivez déjà à l’épaule de Maurice Tubiana au panthéon des anti-scientifiques et anti-humanistes, Tubiana qui co-écrivait en 1958 :

« Du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accomoder de l’ignorance et de l’incertitude. »


[Rapport pour l’OMS du « Groupe d’étude des questions de santé mentale que pose l’utilisation de l’énergie atomique », en 1958 dont le co-auteur français est Maurice Tubiana]

Et bien continuez dans la tentative de maintenir le peuple dans l’ignorance et l’incertitude.

Vous êtes un laquais, un subalterne des industriels des technologies sans fil.

Veuillez croire en mes sincères sentiments.

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29 fev 2012 - Avis du Pr Belpomme sur l’étude "Cochin-Choudat"

Source Next-up le 29 février 2012.


"L’étude clinique proposée par le Pr. Choudat en France n’a aucun intérêt car le point de départ est qu’il n’y a a priori aucun lien causal entre "l’hypersensibilité aux champs électromagnétiques" telle qu’on l’observe cliniquement et les champs électromagnétiques.

Autrement dit, il est affirmé que les malades sont hypocondriaques et relèvent de la psychiatrie.

En tant que médecin du travail, le responsable de cette étude n’a d’ailleurs aucune expérience clinique concernant la prise en charge de tels malades ni les connaissances scientifiques nécessaires à la compréhension biologique du phénomène d’hypersensibilité.

L’étude clinique projetée a été commanditée par les pouvoirs publics et est aujourd’hui promue par l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, avec l’objectif de démontrer l’innocuité des champs électromagnétiques sur la santé.

Il est probable que cette étude n’arrive pas à son terme, car ce que demandent les malades, c’est qu’on les prenne en charge concrètement.
En outre, même négative, cette étude n’apportera rien de nouveau, compte tenu de l’abondante littérature scientifique internationale démontrant le rôle nocif des champs électromagnétiques sur la santé.

Naturellement, vous pouvez partager cet avis".

Pr. Dominique Belpomme


16 fev 2012 - Communiqué de Priartem sur l’étude "Cochin-Choudat"

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Parallèle avec les années 1950-1960 dans le nucléaire

Dans le nucléaire, on connaît bien cette phrase :


Du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accomoder de l’ignorance et de l’incertitude.

Elle vient d’un rapport [1] fait pour le compte de l’OMS [2] en 1958. Vous trouverez cette phrase page 50 de ce rapport, qui est co-écrit par Maurice Tubiana. Ne sous-estimez pas son contenu. C’est important pour détricoter la pelote, pour comprendre d’où nous venons et comment cela s’organise.

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28 juillet 2011 - ETUDE américaine sur l’EHS : preuve du syndrome neurologique et exclusion du rôle psychologique

Source : Robin des Toits


Auteurs : McCarty DE , Carrubba S , Chesson AL , Frilot C , Gonzalez-Toledo E , AA-Marino .
Department of Neurology, LSU Health Sciences Center, Shreveport, Louisiane, USA.

Objectif :
Nous avons cherché des preuves directes que la résistance à l’exposition aiguë à un environnement de champs électromagnétiques pourrait induire des réactions somatiques par rapport à l’hyper sensibilité aux CEM.

Méthode :
Le sujet, une femme médecin auto-diagnostiquée avec une hyper sensibilité aux CEM, a été exposée à un champ électrique en moyenne de 300 V/m de 60 Hz (comparable à l’environnement typique d’une résistance aux CEM) lors de l’étude scientifique de provocation contrôlée et de l’étude comportementale.

Résultats :
Dans une procédure de provocation de CEM en double aveugle et spécialement conçue pour minimiser involontairement les signaux sensoriels, le sujet a développé des douleurs temporelles, des céphalées, des spasmes de contractions musculaires, et a eu une forte augmentation de son rythme cardiaque à plus de 100 après le début de l’exposition aux CEM (P <0,05).

Les symptômes ont été causés principalement lors des transitions physiques (off-on et on-off) plutôt que la présence du champ électromagnétique, comme évalué en comparant la fréquence et la gravité
des effets des champs EM pulsés et continus par rapport à une exposition fictive. Le sujet n’avait aucune perception consciente du champ à en juger par son incapacité à signaler sa présence le plus souvent que dans le contrôle simulé.

Discussion :
Le sujet a démontré statistiquement la fiabilité de ses réactions somatiques en réponse à l’exposition aux CEM subliminaux dans des conditions qui raisonnablement excluent un rôle causal des processus psychologiques.

Conclusion :
L’hyper sensibilité aux CEM peut se produire dans un authentique environnement de champs électromagnétiques et induire un syndrome neurologique.

— -
Source : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21793784

Notes

[2OMS : Organisation Mondiale de la Santé

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