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APPEL à l’utilisation du conditionnel pour le changement climatique anthropique
dimanche 5 décembre 2010, par
Comme je l’ai expliqué références à l’appui dans l’article « Moi, écologiste, scientifique, climato-sceptique et antinucléaire », le climat passé, présent et à venir est une controverse scientifique. Le réchauffement anthropique est une théorie, certes très plausible, mais elle n’est pas certitude. Or, une immense majorité de personnes, spécialement les écologistes, affirme le contraire puisque leurs communications n’utilisent jamais le conditionnel.
Il est commun de voir écologistes, altermondialistes et autres progressistes sensibles aux questions environnementales s’accommoder de cet écart de langage, au motif qu’il faut utiliser le principe de précaution : ils prétendent que même si le doute existe, l’action à mener est la même. Ils ajoutent que même si la part anthropique sur le climat n’était finalement que peu importante, nous devrions quand même réduire nos consommations d’énergie.
J’écris ces lignes parce que cette attitude a des conséquences extrêmement graves, des conséquences que j’ai identifiées au nombre de cinq, que j’ai classées en deux groupes : les très graves et les graves. Le groupe des très graves sont les deux premières, les seulement graves sont les trois autres.
1. Le terreau des dictatures
A mes enfants, je leur enseigne qu’un chat c’est un chat, qu’un chien c’est un chien, qu’une controverse c’est une controverse et qu’une certitude c’est une certitude. Jamais je n’irai leur dire qu’une controverse est une certitude. Cela ne m’empêchera pas d’appliquer le principe de précaution, au contraire.
Ce que font les réchauffistes depuis une dizaine d’années relève de la manipulation mentale de masse, du populisme démagogique dont Kikolae Cauceskozy est le champion toutes catégories en ce début de siècle. La complexité du problème du climat est caché au profit d’une thèse simpliste et infantilisante : « réduisons les émissions de CO2, et vite ». Force est de constater que cette attitude a gagné la société toute entière. Il n’y a qu’à voir les programmes d’enseignement officiels, particulièrement ceux de physique au collège : les élèves doivent répondre à la question « qu’est-ce qui pollue ? » par l’affirmation non conditionnelle de la dominance du CO2. Pour des gens censés enseigner la méthode scientifique, ca vaut son pesant de tonne équivalent carbone.
A bourrer le crâne des enfants ainsi au lieu de leur faire s’exercer leur esprit critique, on favorise l’émergence de la dictature. Celle-ci se développe justement sur le terreau de l’ignorance et préfère des gens ayant l’habitude de répondre comme des moutons à des messages massifs, simples et simplistes. Aux moments les plus déterminant, alors qu’il faut faire fonctionner son esprit critique pour identifier la dictature, ces moutons eux, n’auront pas la capacité de le faire et la laisseront s’installer. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer en France mais aussi à l’étranger.
2. L’écologie misanthrope
L’énorme masse des publications sur le réchauffement climatique exerce une pression importante sur la population. Ceci a pour conséquence de faire peser la responsabilité de la destruction de la planète et de l’espèce humaine sur chacun d’entre nous individuellement. Chaque individu est ainsi mis sur le même plan que le conseil d’administration d’une multinationale qui défriche une montagne, au même niveau qu’une institution qui lui offre le cadre légal pour qu’elle puisse le faire. Les entreprises capitalistes s’en réjouissent : plus les individus se sentent coupables des exactions réalisées sur la planète, moins ils perçoivent la culpabilité des institutions et des grandes entreprises.
Pour le jeune homme et la jeune fille, nés il y a une vingtaine d’années, qui veulent vivre aujourd’hui, il faut qu’ils gagnent des euros, et donc il faut qu’ils trouvent un emploi. Pour obtenir un emploi, il faut une qualification. Quand ils ont enfin obtenu un emploi, ils leur faut une voiture pour aller au travail. Et une fois qu’ils sont dans la machine à enrichir les riches, lui et elle n’ont plus rien à faire d’autre que de courber l’échine : depuis le début, avaient-ils le choix ? C’est sur eux que pèse le discours culpabilisant des réchauffistes : non seulement ils sont exploités par la société capitaliste des riches bourgeois privés et institutionnels, mais maintenant, ils sont la cible des écologistes, individuellement.
L’idée selon laquelle l’Homme - en tant qu’espèce - est intrinsèquement mauvais et que son évolution naturelle est de détruire la planète est appelée l’écologie misanthrope par Murray Bookchin [1]. Comme pour cet écologiste américain, l’idée me révulse. Depuis la nuit des temps, l’Homme – en tant qu’espèce – est un animal sous la voûte étoilée. Sa première nature, c’est d’être dans la nature, d’y vivre par les plantes et les animaux. Il n’y a rien de mauvais en cela. Ce qui pose problème est ce que Bookchin appelle la deuxième nature de l’Homme : ce sont les sociétés.
L’espèce humaine plus que tout autre espèce sur Terre construit des institutions très compliquées. Au passage, il faut comprendre que lorsqu’un enfant naît, il reproduit non seulement l’espèce mais aussi la société dans laquelle vivent ses parents. Alors aujourd’hui la société essentiellement capitaliste, glorifie l’enrichissement personnel au détriment de la solidarité et de l’entre-aide. Cette société, par la croissance, détruira la planète et l’espèce humaine si nous n’arrivons pas à la changer. Ce sont les institutions qu’il faut changer.
Avec l’utilisation du conditionnel pour le changement climatique anthropique, tout change. Nos jeunes gens qui tentent vainement de sortir la tête de l’eau dans laquelle les institutions les ont plongés, vont pouvoir vivre leur écologie et conserver leur esprit malgré les difficultés : quand une controverse arrive, on l’appelle controverse, il n’y a pas d’inquisition, pas de culpabilisation indécente sur l’individu.
3. Subventions pour le stockage de CO2
Le stockage de CO2 n’est en aucun cas une solution intéressante, pour appliquer le principe de précaution. Il ne consiste pas à réduire les émissions de CO2. Il consiste à faire croître des techniques de l’industrie pétrolière, c’est-à-dire dans la logique de la croissance.
Par ailleurs, on se réfèrera à mon article « Moi, écologiste, scientifique, climato-sceptique et antinucléaire », le sommet de Copenhague a entériné des subventions internationales pour le stockage de CO2 et l’industrie pétrolière peut très bien s’en servir pour extraire plus de gaz.
4. Subventions pour les réacteurs nucléaires
Ici aussi, je n’ai pas besoin de me répéter, mon article déjà cité exprime l’idée que l’action des "réchauffistes" entraine une subvention assumée aux réacteurs nucléaires. C’est le cas d’Europe Ecologie au Parlement européen qui vote un texte en nov 2009 qui explique qu’il faudra construire des réacteurs nucléaires pour les pays en développement. Ils l’ont voté au motif que c’est un point mineur par rapport à d’autres bons points du texte. Cette attitude est ahurissante et totalement contraire à l’écologie sociale.
A ceux qui attendent un changement de société pour fermer des réacteurs nucléaires, je réponds - et je ne suis pas le seul - que c’est exactement l’inverse : que la fermeture des réacteurs constitue le pilier d’une nouvelle société, une composante fondamentale du changement.
5. Subventions pour les renouvelables dans l’économie capitaliste croissantiste
Enfin, écologistes et altermondialistes s’en sont allés gaiement sur les chemins du développement durable, c’est-à-dire du développement des énergies renouvelables sur le modèle capitaliste croissantiste. Est-il besoin de dire quoi que ce soit sur ce modèle qu’il abbattre le plus vite possible avant qu’il n’ait totalement détruit la planète et l’espèce humaine ?
Notes
[1] Murray Bookchin, « Société à refaire », Editions Ecosociété
[2] le clivage gauche-droite de la démocratie représentative ne représente pas la lutte exploités-exploiteurs, ni la lutte pauvres-riches