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Lettre au conseil municipal au sujet des éclairages publics : ils sont facultatifs !

mardi 6 janvier 2015, par Puissance Plume

Voici une lettre expédiée au conseil municipal de Montclar-Lauragais (31), au sujet des éclairages publics. J’y expose le fait que les éclairages sont facultatifs et que j’attend toujours que nous organisions ensemble un débat public, dans une salle publique sur ce sujet public.


Montclar-Lauragais, le 26 décembre 2014

Monsieur le Maire,

Vous n’êtes pas censé ignorer la loi. J’affirme que :
- il n’existe aucun texte de loi en France qui oblige le Maire à éclairer les rues, les places, les lieux publics, pendant la nuit, et
- il n’existe aucune jurisprudence qui montre qu’un Maire se serait fait condamné par un habitant parce qu’il n’aurait pas éclairé un lieu public.

Dans votre conseil municipal est répandue cette idée que le Maire est tenu d’éclairer les rues. Formulez-le comme vous voudrez. Cela revient à installer et allumer des éclairages publics, ce que vous vous attachez à faire de manière sérieuse et efficace. J’affirme que sa justification est fausse : le Maire n’est nullement tenu d’assurer des éclairages quand il fait nuit.

Ceci étant posé, vous voudrez bien maintenant me prouver l’inverse si vous le voulez, en me fournissant les textes de loi et la jurisprudence qui vont comme vous voulez que cela aille. Vous disposez d’un service juridique auprès du département, vous vous en êtes déjà servi pour les questions qu’il m’arrive de poser, vous pouvez le saisir sur ce point. Si vous n’avez aucun élément de preuve à me fournir, c’est que mon affirmation initiale est juste.

Le 18 décembre 2014, vous avez fait venir la société BOUYGUES ÉNERGIES SERVICES à Montclar-Lauragais : deux gros camions de 17 tonnes, dont l’un avec nacelle élévatrice, étaient présents à 9h. Je les ai observé, ils sont venus rallumer le réverbère qui est en face de chez moi. Deux camions pour un tour de clef triangle. Je vous demande de bien vouloir me montrer la facture de la société BOUYGUES.

Je vous informe : c’est moi qui ait éteint le lampadaire en face de chez moi. Je l’ai à nouveau éteint après que les employés de Bouygues soient partis. Ils sont donc venus pour rien. C’est dommage de gaspiller de l’argent public. Je vous propose d’en discuter.

Cela fait trois ans que je réclame qu’il y ait une réunion publique sur les éclairages. Toutes les lettres que j’ai adressées à la mairie et à tous les habitants en témoignent. Je ne réclame même pas qu’on éteigne les éclairages. Je réclame juste une réunion publique : que ceux qui sont pour les éclairages devant chez moi viennent débattre avec moi devant les autres. Nous ne sommes pas d’accord, mais on boit un coup le dimanche. Votre conseil municipal me l’a refusé. Devant cette situation de pouvoir arbitraire, seule l’action reste efficace. J’ai éteint l’éclairage au sol de la place de l’église, j’ai éteint les éclairages de l’église, j’ai éteint ce lampadaire devant chez moi qui me gêne directement et qui me dérange en tant qu’élément du système généralisé qu’on nous impose. C’est pas compliqué : j’arrêterai d’allumer et d’éteindre les éclairages publics lorsque nous pourrons en discuter en public, dans une salle publique. Donc, je pense que vous pouvez arrêter de demander à Bouygues Énergies Services de venir rallumer les réverbères.

J’ai été informé que vous envisagiez de porter plainte sur le fait que ce lampadaire se soit éteint. Si vous l’avez fait, je souhaite avoir copie de la plainte. Si vous vous êtes plaint, c’est qu’il y a préjudice. Vous m’expliquerez donc en même temps, quel préjudice j’ai fait subir aux habitants de notre commune en éteignant ce lampadaire.

Je vous prie d’agréer mes salutations circonstanciées.

Si vous voulez faire connaître cette lettre, elle existe également sous format PDF.

PDF - 113.8 ko
Lettre à faire circuler

1 Message

  • Bonjour,

    je confirme que le maire n’a aucune obligation d’éclairer la voirie : il doit simplement assurer la sécurité, ce qui est différent.

    En tant que maire, j’ai bataillé pendant deux longues années avec le Syndicat d’Électrification de l’Ariège (SDCEA) pour obtenir que soit posé sur ma commune un programmateur. Bien sûr, l’opération était simple puisqu’il n’y a que deux lampadaires. Aujourd’hui, les lampadaires s’allument automatiquement à la tombée de la nuit et s’éteignent quand le Conseil municipal a choisi (21 h, en ce moment).
    De nombreuses communes et collectivités ont commencé à limiter les illuminations fastueuses avec succès : il faut suivre leur exemple.

    Ce n’est pas toujours simple à mettre en place, mais il me semble que les élus se doivent de montrer l’exemple pour éliminer les gaspillages : l’humanité est aujourd’hui confrontée aux limites physiques des ressources énergétiques et il nous faut batailler contre les multinationales qui poussent à la sur-consommation.

    Je soutiens donc totalement la démarche qui consiste à militer pour supprimer les gaspillages : il faut être riche pour éclairer la lune !

    Ramón Bordallo
    Maire
    09 350 LOUBAUT.

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