Pourquoi comment s’abstenir aux élections européennes le 25 mai 2014 ?

Sous format de tract A4 recto - verso : pourquoi comment s’abtenir ?

Pourquoi comment s’abstenir aux élections européennes le 25 mai 2014 ?

Il y a celles et ceux qui croient que le Front National va résoudre les problèmes de corruption. Il y celles et ceux qui croient que Europe-Écologie-Les-Verts va résoudre les problèmes environnementaux. Il y a celles et ceux qui croient que le Parti de Gauche va résoudre les problèmes de la dette. Il y a celles et ceux qui croient que l’UMP va résoudre les problèmes sociaux. Il y a celles et ceux qui croient que le PS va résoudre le chômage. Cette liste incomplète ne montre pas nos différences mais cet aspect particulier de l’espèce humaine : elle passe son temps à croire. La fonction de croire dans le cerveau est bien plus ancienne que la fonction d’abstraire. Tout le monde croit, surtout la personne qui croit qu’elle ne croit pas !

Celles et ceux qui croient en l’élection pour s’organiser en grand nombre, souvent se réfèrent à l’autorité du père ou de la mère de famille, qui guide et qui impose une volonté bienveillante. Or, la généralisation de ceci ne fonctionne pas pour le plus grand nombre, car le pouvoir corrompt :

Quand on est au pouvoir… parce qu’on croit que le pouvoir est le moyen nécessaire pour atteindre les fins qu’on se propose, on trouve tout naturellement et logiquement que ce qui est nécessaire, urgent et primordial, c’est de rester au pouvoir, - et pour rester au pouvoir, on accorde des privilèges pour se créer une cour d’intéressés qui vous soutienne, on constitue une force armée que vous défend et on traite d’ennemis tous ceux qui ne se plient pas à votre volonté. »

« Écrits choisis » E. Malatesta

La division entre « la gauche » et « la droite » est artificielle, elle n’existait pas avant le régime présidentiel institué par la « démocratie représentative » aux USA. C’est parce qu’au second tour, il faut deux camps, le bipartisme politique a été créé de toutes pièces. À l’époque de la révolution française, le mot « démocratie » signifiait que chacun-e doit peser le même poids dans la décision publique. Lorsqu’on élit quelqu’un qui aura tous les pouvoirs sur la décision, c’est le contraire de la démocratie. Être « consulté-e » n’est pas la même chose que décider. Les élections européennes sont le point culminant de la croyance en l’élection.

Nous qui écrivons, modifions, distribuons ce tract, nous croyons que la diversité des opinions est le seul garde-fou efficace contre les abus de pouvoir. Nous voulons avoir TOUTES et TOUS le même pouvoir de décision sur l’eau, l’électricité, le gaz, le calendrier scolaire, le système des retraites... Parce que nous croyons que c’est le seul moyen d’empêcher celles et ceux qui sont élu-e-s d’être la proie des lobbies en tous genres.

Lorsque vous vous abstenez aux élections, celles et ceux qui croient en l’élection vous montrent du doigt, tentent de vous faire croire que vous êtes minable de penser ce que vous pensez. Cependant, à force de constater que ce système ne sert que des mafieux, il faudra bien arriver à résister à cette pression psychologique et physique, se forger des arguments contre chacun des leurs. En particulier, celles et ceux qui pensent changer le système en se faisant élire ou en votant sont comme celles et ceux qui déclarent arrêter de fumer tout en s’allumant une cigarette.

« L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre. C’est le seul. »

Gandhi

Aussi, le 25 mai 2014, aux élections européennes, nous proposons de nous abstenir de la manière suivante : se présenter au bureau de vote, demander si nous sommes bien inscrit-es. Quand on nous dit, « oui, vous êtes inscrit-es », nous répondons « Je ne vote pas. Je ne participe pas à ce système. Je veux changer le système. » Nous ne formons pas un parti politique. Nous ne jouons pas le jeu de l’élection entre nous. Nous dégageons du temps pour investir tous les sujets, ceux qui forment la base matérielle de la vie, eau, agriculture, mais aussi transports, pétrole, gaz, électricité, mais aussi dans les domaines l’éducation, du social, TOUT. Nous sommes capables de décider sur TOUT. Le soir d’élection, nous ne regardons pas la télévision, nous organisons un repas de rue pour savoir s’il est judicieux d’allumer les lampadaires : voir au dos.

« Les enfants, ils payent les retraites, ils vont bien payer les déchets nucléaires. S’ils sont pas contents, ils n’ont qu’à se voter les lois : c’est çà la démocratie. De toutes façons, cette électricité, elle est produite, alors il faut bien la consommer. »

A Bure, dans la Meuse, le village industriel atomique pioche dans les caisses publiques et veut construire un centre d’enfouissement des déchets radioactifs à 500 mètres sous terre. Comme il ne peut plus passer les déchets par-dessus bord dans la mer Manche, ça s’entasse. Les sites de production et de recherche, pour les bombes atomiques et pour l’électricité craquent. Pour continuer leur fuite en avant technologique, il faudrait aux nucléocrates une poubelle sous terre pour faire croire à tous les gogos que le problème de la radioactivité qu’ils fabriquent est résolu.

Certes il existe des personnes qui croient qu’on pourra « trouver une solution aux déchets nucléaires » un jour. Ils ont le droit d’y croire. Comme avant, le savant allait voir le baron, lui expliquait qu’il était sur le point d’obtenir un procédé pour transformer le plomb en or et qu’il lui fallait de l’argent pour son laboratoire. Ils et elles ont le droit de croire qu’on retirera au plutonium son caractère radioactif. Mais alors, autant le transformer en or au passage, non ?
Celui ou celle qui veut vivre longtemps en bonne santé sait que chaque dose de radioactivité reçue est mauvaise. L’industrie nucléaire par son activité concentratrice de radioactivité naturelle et créatrice de radioactivité artificielle, destine l’humanité à un péril majeur.

Le problème est que celles et ceux qui croient aux miracles imposent leurs croyances aux autres. Pour faudrait-il que les lampadaires soient tous allumés et que tout le monde paie pour cela ? A propos d’éteindre les lampadaires, on nous dit : « si quelqu’un se fait mal, le maire est responsable ». Alors le maire serait responsable qu’il fasse nuit ? De qui se moque-t-on ?

Bien sûr, la discussion portera sur : faut-il manger à la bougie ce soir, et comment fabrique-t-on des bougies ? En se souvenant, que depuis 30000 ans que nos ancêtres sont sous la voûte céleste, rien n’a vraiment changé dans notre génome. Et que toutes les grandes œuvres de peinture ont été réalisées à la bougie...

Ateliers pratiques pour les plus motivé-e-s : à la tombée de la nuit, nous verrons comment mettre en pratique nos capacités à réfléchir par nous-même. Puisque les partisans de la conception écologique du monde ne sont jamais décideurs, il faut qu’ils prennent leur part de décision directement là où elle se décide, matériellement. Nous verrons donc comment si nous pouvons répondre à plusieurs questions : comment allumer/éteindre un lampadaire de rue ? Comment allumer/éteindre des néons d’enseignes commerciales ? Comment allumer/éteindre un panneau publicitaire ? Comment allumer/éteindre un éclairage d’église ? Comment allumer/éteindre une nuée de candélabres en bord de rocade ?