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Lettre du 17 novembre 2013
dimanche 17 novembre 2013, par
Un an déjà, jour pour jour, a passé, l’eau a coulé sous les ponts, et je me remet en mémoire cette manif’ de réoccupation de la ZAD le 17 novembre 2012 à Notre-Dame-Des-Landes. Une énergie gigantesque que jamais je n’aurais soupçonné avait surpris et submergé bon nombre d’entre nous. Etait-ce seulement possible ? J’ai croisé des personnes ensuite, et en évoquant cette énergie avec eux, nos larmes se faisaient miroir, miroir, qui est la plus belle goutte salée ?
Voyez comme elle est belle la zone à défendre de Notre-Dame-Des-Landes un an après. Les mafieux ne savent pas comment inverser le rapport de force : pour une fois, les forces à qui ils donnent le monopole de la violence légale ne leur servent plus à rien. Sur l’emplacement des pistes, des agricagoulés ont semé 24 hectares ! Est-ce seulement possible, que nous soyons enfin assez nombreux à ne plus céder un seul pouce de terrain au processus électoral et au processus économique, à ce spectacle de démocratie ?
Après cette introduction et pour quelques jours, voire quelques semaines, je serais dans la maison occupée en haut de la vallée du Tescou, à 15km de Gaillac, dans le Tarn. Cette maison appartient au Conseil Général du Tarn et nous l’occupons malgré le froid et les conditions d’habitation. Notre activité : empêcher la construction d’un barrage 100% capitaux publics pour l’irrigation de la maïsiculture dans le Tarn-et-Garonne. Au passage, ce barrage détruirait la zone humide du Testet.
Les 13 et 14 novembre 2013, un collectif de personnes bien déterminées a bloqué les travaux de déplacement des espèces protégées. Mais il se peut que dès demain, lundi matin, la Préfecture donne une nouvelle dérogation à la CACG pour effectuer la coupe rase de la forêt au niveau de l’emplacement de la digue. Nous y serons.
Nous savons que les semenciers, Monsanto, Limagrain, et leurs exécutants, les agriculteurs de la FNSEA ne sont pas ni tendres, ni doux, ni compréhensifs et qu’ils ne supportent pas que le Ministre parle d’écologie. C’est normal : c’est le Ministre qui a construit la FNSEA pour exécuter la politique agricole intensive voulue dès les années 1960.
Notre adversaire ce n’est pas le politicien, ce n’est pas le journaliste, ce n’est pas le gendarme, ce n’est pas l’agriculteur. Notre adversaire, c’est la déshumanisation du monde. Derrière chaque uniforme, il y a une personne. Nous nous adressons à ces personnes. Si elles ne veulent pas se reconnecter, tant pis, elles exécuteront le rôle insensible et désincarné que leur uniforme semble leur imposer. Nous agirons toujours en fonction des personnes et du contexte. Nous ne sommes pas la pour ajouter de la violence à ce monde déjà hyper-violent. A la violence qui nous est imposée de faire de projet de barrage contre tout bon sens en dehors de tout processus démocratique, nous opposerons une réponse au cas par cas.
Nous avons besoin de soutien jusqu’à l’arrêt du projet. On peut relayer l’information, venir sur place ou bien s’enquérir des nouvelles. On peut aider matériellement l’installation dans la maison occupée. On peut interpeler les médias, les gens sur cette affaire. On peut venir se former à la résistance pacifique. Contactez le collectif : 06 99 26 60 66.
Par ailleurs, les logiciels qui me permettaient de gérer des listes de mails ne fonctionnent plus. Le fournisseur d’accès botte en touche. Impossible de savoir d’où cela vient. Pas facile d’expédier de l’information depuis un poste dans ces conditions.
Pas le temps de m’attarder sur d’autres sujets, pourtant y’aurait de quoi. Bien à vous tous.