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Expulsion au CREA, 70 allées des Demoiselles 31400 Toulouse

mercredi 30 mai 2012, par Puissance Plume

Il faut aller voir le Blog du CREA pour avoir plus d’informations.

Chronique du fascisme arbitraire ordinaire

La Police doit procéder à l’expulsion des 40 personnes vivant dans le Centre Social Autogéré du 70 allées des Demoiselles à Toulouse. Le juge administratif en a décidé ainsi. Depuis le 10 août, ils sont "expulsables" selon ce que l’on appelle "La Justice Française".

"C’est ainsi, c’est comme çà."
"Personne n’y peut rien".
"On ne fait qu’appliquer les règles, les lois".

A Maurice Papon qui prétendait n’avoir fait qu’appliquer les lois de déportation des juifs pendant l’occupation nazi, le juge a rétorqué qu’il avait le devoir de désobéir à ces lois et il a déclaré coupable de les avoir appliquées.

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Dessin de Patrick Mignard

sommaire


30 août 2012 : "À Toulouse, le 70, allée des Demoiselles est redevenu un bâtiment comme les autres", article 11

Source : Article11.


Il est des lieux, occupés ou non, qui portent en eux quelque chose de spécial et où flotte un esprit particulier, à la fois radical et ouvert. Le 70, allée des Demoiselles, bâtiment toulousain réquisitionné par le Crea en avril 2011 pour y loger des familles dans la débine, était de ceux-là. L’endroit a tenu plus d’un an avant d’être expulsé hier matin. Tristesse.

Lire la suite sur le site d’article 11...


29 août 2012 : Lettre ouverte (ou bleue) par celle-eux qui assuraient les activités au CREA, suite à son expulsion

La lettre est signée mais je n’ai pas mis les ici pour éviter que les robots d’internet viennent les aspirer.


Le 29 Août 2012

SUITE A L’EXPULSION DU CREA

Lettre ouverte au préfet de Haute-Garonne et à celles et ceux qui ne se satisfont pas des déclarations officielles et des violences policières.

Ainsi ça y est, les familles et les militant-es qui ont transformé un bâtiment vide et abandonné en un lieu collectif de vie, de créations et d’échanges de savoirs réciproques, toutes et tous renvoyé-e-s à la rue !

Nous, soussigné-e-s, avons participé à notre manière, suivant nos possibilités, à cette vie collective du 70 allées des Demoiselles depuis avril 2011.

Nous y avons développé de multiples activités, qui en ont fait un lieu d’échanges multiculturels où nous avons partagé, habitant-es et militant-es, nos savoirs et savoirs faire, permettant de développer
sur le long terme des relations de confiance et une valorisation de toutes et tous.

Ces activités mises en place prennent tous leurs sens au sein des engagements politiques du CREA. Parmi les activités permanentes :

- Atelier lecture : tous les mardis avec les enfants. Régulièrement, ce moment partagé d’écoute d’histoires, de découvertes de beaux albums permettaient aux plus grands scolarisés, de vérifier leurs apprentissages et aux plus petits le plaisir de découvrir, d’écouter, de patienter et d’apprendre ainsi le « vivre ensemble ».

- Atelier français : les mardis et jeudis soir. Nous nous sommes adapté-e-s aux personnes venant de tous les horizons avec des expériences et des besoins différents. Nous avons tenu compte de chacun-e et des idées et pratiques de la collectivité CREA : bavardages, échanges d’expériences, de
tuyaux, de recettes, rigolades, discussions sur les différentes langues, sur les difficultés de l’orthographe, des règles de grammaire française, avec les débutant-e-s, un travail méthodique sur la prononciation, l ’écriture et la construction de phrases.

- Atelier cuisine : tous les mercredis après-midi, il a accueilli tous les publics. Le lieu, où vivent des familles originaires des cinq continents, se prête particulièrement bien aux échanges de recettes et à l’apprentissage des différentes cuisines du monde. L’idée de « faire ensemble » dans cet atelier est très importante.

- Coin jardinage : dans un autre lieu réquisitionné, un jardin potager a été mis en place progressivement puis entretenu par des militant-e-s en sensibilisant les enfants au travail de la terre.

- Escalade : tous les vendredis, adultes et enfants se retrouvent dans une pratique encadrée de l’escalade en salle.

- Permanences psychologiques : proposées tous les quinze jours, elles étaient ouvertes à toutes celles et ceux qui souhaitaient rencontrer un psychologue pour prendre un temps d’échange et d’écoute, nous y avons rencontré des habitant-e-s du lieu mais aussi des personnes extérieures qui n’avaient jamais faits cette démarche ou bien dont la démarche n’avait pas aboutie (coups d’une consultation libérale, liste d’attente dans les dispositifs de droit commun, accueil classique trop formel ou peu engageant...). Ce lieu nous a permis d’envisager d’autres modalités d’accueil et d’accompagnements psychosociaux plus respectueux des choix et contextes de vie de chacun-e (mise en lien sur le lieu avec les pratiques sportives ou culturelles, connexion avec d’autres initiatives militantes, accessibilité de l’échange par une proposition de contributions non monétaire pour le lieu...).

D’autres activités comme la boxe, la capoeira, des ateliers d’arts plastiques... se sont également déroulées et l’accès à la bibliothèque et à la salle de jeux était permanent. De plus, des activités ponctuelles ont régulièrement eu lieu durant toute l’année comme des ateliers théâtre, visites de musées, des soirées d’observation astronomique, piscine, projections et spectacles...

Les échanges ainsi créés ont permis aux habitant-es de s’exprimer individuellement sur leur parcourset nous avons pu leur faciliter ainsi l’accès à leurs droits légitimes face aux administrations (aide médicale, scolarisation...) en les accompagnant dans leurs démarches.

Militant-e-s, nous nous sommes simplement engagé-e-s dans cet « autre chose » : faire vivre ensemble, ici et maintenant, l’hospitalité, l’entraide et la dignité !

L’expulsion ne mettra pas fin à tout ce qui a émergé dans ce lieu !

Nous continuons.

On peut abattre des murs, on n’abat pas la solidarité.


29 août 2012 : sale temps pour les pauvres

C’est un très beau texte qui raconte ce qui s’est passé le 28 août 2012 au matin à Toulouse : chronique de la barbarie arbitraire, comme en 1940.

Sale temps pour les pauvres


Sale temps pour les pauvres.
By sharedwanderlust on August 28, 2012

[edit : n’hésitez pas à commenter, me contacter, poser des questions, et surtout diffuser ce texte à tous les médias que vous connaissez, sur les réseaux sociaux, etc.

Ce texte est écrit de mon point de vue personnel, n’a pas été dicté par une organisation quelconque et les opinions qui y ont exprimées n’engagent que moi. ]

Six heures vingt du matin. Texto : l’expulsion du CREA est en cours. Je suis réveillée.

[Parenthèse avant que je me laisse emporter par le feu de l’action : c’est quoi, le CREA ?

Depuis un an et quelques mois, à Toulouse, c’est le Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion, installé dans les locaux abandonnés et réquisitionnés de l’AFPA pour y construire un centre social autogéré (le CSA, qu’on appelle simplement le CREA par commodité). Dans ce centre habitent neuf familles, soit une quarantaine de personne dont quinze enfants. La majorité de ces familles est en situation extrêmement précaire (immigrants, sans-papiers, etc).

Le CREA, depuis un an, c’est donc un lieu d’habitation. Il vient du constat fait par plusieurs personnes que les structures de l’Etat qui sont censées aider les précaires, personnes à la rue, etc, ne sont pas efficaces. Il y a peu de place en hébergement, 95% des appels au 115 sont rejetés par manque de place en centres d’hébergement ou de moyens pour payer les nuitées d’hôtel.

Le CREA a donc été créé comme un lieu de vie stable pour que ces familles puissent trouver un endroit où vivre tranquillement sans être transbahutés d’un service social à l’autre à la recherche d’une solution. Et ça marche : pendant un an, le lieu a fonctionné en autogestion (assemblées générales régulières des habitants du lieu, décisions communes, etc) et sans argent. Tout se fait à partir de récup’, de solidarité, de dons. Les enfants sont tous scolarisés, le CREA devient un véritable lieu de vie ; on y trouve diverses activités pour les enfants et pour les adultes (activités artistiques, cours de langues, sport, échange de compétences...) et une stabilité dans la vie en commun qui fonctionne au cours du temps, permettant au CREA de créer du lien social, des solidarités, de l’entraide.

Le CREA n’a jamais demandé un centime de subventions.

Le bâtiment, au 70 allées des Demoiselles, appartient au Ministère du Logement.et des Solidarités Sociales (ha, ha). Le ministère décide d’engager une procédure d’expulsion contre le collectif, lance un procès. La raison de cette volonté d’expulsion ? Il veut construire un centre d’aide aux personnes précaires dans ces locaux (ha, ha).

Au cours de l’année, diverses personnes (policiers et autres) s’introduisent dans le CREA pour en examiner la “sécurité”, pinailler parce que le toit est vert de mousse et que cela mettrait en danger la vie des habitants, en faisant un logement insalubre, tester le taux d’amiante, vérifier que les portes anti-incendie s’ouvrent bien, casser les autres portes de façon parfaitement illégale, et généralement embêter les habitants.

À la suite du rendu de la décision du juge, le CREA est expulsable depuis mi-août. Depuis avant la tenue du procès, les habitants du CREA tentent de contacter la mairie, la secrétaire d’État au Logement, la ministre, la préfecture, etc, tout cela sans réponse. Ce matin, la préfecture publie un communiqué de presse dans lequel on peut lire ceci : “les occupants ont toujours refusé les propositions de contact formulées par les services de l’État”. ]

Il est six heures trente et je suis sur la route du CREA. Je me retrouve devant un cordon de police qui m’empêche de passer. Je fais le tour pour retrouver les autres personnes qui sont sur le pont des Demoiselles.

La situation ? À six heures du matin, les flics défoncent les fenêtres du premier étage et font irruption dans l’immeuble. Les familles arrivent à se mettre en sécurité ailleurs, restent quatre personnes qui décident de monter sur le toit pour attendre.

Nous observons tout ça d’en bas. Quatre types sur le toit glissant (il pleut), dont un assis à califourchon sur une poutre en métal qui dépasse. Les pompiers se ramènent… pour prêter leur nacelle aux flics qui veulent cueillir les mecs sur le toit. Ils montent la nacelle pour voir et redescendent.

Pendant ce temps, les ouvriers arrivent. Leur travail est de murer le bâtiment le plus rapidement possible pour que plus personne ne puisse y rentrer.

Nous sommes toujours devant un cordon de flics, à crier des encouragements à nos oiseaux perchés.

La compagnie qualifiée pour intervenir est normalement le GIPN, mais aujourd’hui, innovation : ce sont des CRS alpins. Ils essaient de mettre un crochet dans la gouttière à partir du 5ème étage pour monter sur le toit, mais ils n’arrivent pas à monter à l’échelle de corde. Pendant ce temps, les types du toit enlèvent leurs cordes de sécurité, je suppose que c’est pour obliger les flics à être un minimum prudents dans leur gestes. Les flics font des gestes brutaux alors que les mecs du toit risquent leur vie au moindre mouvement.

La nacelle remonte. Un flic arrive sur le toit par la lucarne, c’est le négociateur. Y a-t-il négociation ? Non. Les trois mecs du toit ne veulent pas se laisser embarquer, ils ne sont toujours pas attachés. Celui de la poutre reste sur sa poutre.

Que font les flics pour embarquer les types qui ne veulent pas se laisser embarquer ? Je vous le donne en mille : ils sortent un täser.

Ils täsent une personne sur le toit glissant, à une vingtaine de mètres de hauteur, sans sécurité. Où le täsent-ils ? Au visage. Combien de fois ? Cinq. (Dans la loi, l’utilisation du taser doit se faire « à l’encontre des « personnes violentes et dangereuses », doit « rester strictement nécessaire et proportionné », et seulement dans le cas de légitime défense (article L. 122-5 du code pénal), l’état de nécessité (article 122-7 du code pénal), ou en cas de crime/délit pour arrêter les auteurs du délit.) Où est la personne violente et dangereuse dans un mec assis sur un toit ? Où est la proportion dans le fait de répéter cinq fois la décharge de täser ?

Les flics chopent ensuite ce gars et le font descendre pendu par les pieds, tête la première, dans la lucarne, pour l’embarquer. Les deux autres mecs du toit ont aussi résisté, on les emmène de façon musclée (coups, étranglement) et on les fait descendre également tête en bas pour les emmener au poste.

Pour protester contre cette violence inutile, les personnes qui étaient là en soutien derrière le cordon de police décident de bloquer le pont. Après environ une minute de blocage de pont (nous empêchons les voitures de passer), les CRS, qui devaient s’ennuyer, depuis tout ce temps, chargent sans sommation. Matraque au vent, flashball sortis. Nous sommes trente, ils sont le double au moins. Nous résistons et tentons d’encaisser la charge. Gros choc. Une dizaine de personnes se font matraquer à tout va, ça tape dans les bras et dans les cuisses. Nous courons pour nous enfuir. Je me retourne pour voir une copine entourée de quatre flics qui la frappent avec leurs matraques sur les bras et les jambes. Finalement nous nous enfuyons tous en courant pour souffler un peu, prendre du recul et soigner les bobos. Beaucoup de bleus, quelques bosses, pas d’arrestations.

Je publie cet article parce qu’aucun média n’a parlé de la violence policière ni de la disproportion de toute cette affaire. Cinq ou six médias différents étaient présents pendant tous ces évènements. La majorité de ces médias se sont contentés de citer le communiqué de presse de la préfecture et le point de vue de la police.

Je publie cet article pour livrer ma version des faits. Je tiens ce blog seule, je n’obéis pas à la pression d’un rédac-chef ou à la hiérarchisation des sujets selon le revenu publicitaire qu’ils doivent apporter.

Au-delà de la révolte que cette violence suscite en chacun de ceux qui la subissent, il importe de s’interroger.

Nous étions tout au plus quarante. Ils étaient deux cents

Une opération de ce genre coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros à l’État.

L’État ferme chaque année des places en hébergement de SDF par “manque de moyens”.

Les trois mecs du toit sont restés une douzaine d’heures au poste. Chefs d’accusation : outrage et rébellion. Ils ont : refusé d’obtempérer aux ordres des CRS, et se sont accrochés à la cheminée pour ne pas descendre. Ils n’ont pas eu de geste agressif envers les flics.

Les CRS qui sont intervenus sur le toit ont demandé cinq jours d’interruption temporaire de travail à l’hôpital. Quand les CRS demandent des ITT, on leur donne une prime (ça fait partie des risques du métier de se blesser en frappant des gens, hein.). Il n’y a de toute évidence pas de blessure qui justifierait cette ITT.

L’État expulse le CREA parce que le CREA sort de la logique qui veut que nous ayons besoin de chefs et d’argent pour vivre. Le CREA montre de façon éclatante que l’organisation et la solidarité sont possibles entre nous et créent des espaces de vie que l’on n’aurait jamais imaginés autrement.

Pour qu’il y ait un tel empressement à l’expulsion et des mensonges aussi gros à propos du supposé “projet” pour le bâtiment, c’est bien que le CREA dérange. Que les pauvres qui s’organisent entre eux dérangent. Il faut donc les dégager à coup de matraque.

Merci, gouvernement socialiste.

(S’il vous plaît, faites tourner ce texte.)

Par là : le site du CREA

Pour les médias de merde, vous savez utiliser un moteur de recherche aussi bien que moi.


28 août 2012 : expulsion par les robocop

Les robocop ont donné l’assaut final ce mardi 28 août au petit matin. Juste après l’université d’été d’ATTAC qui se déroulait au Mirail jusqu’à lundi...


C’est quoi ce raffut ?

C’est le bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté qui suffoquaient déjà. C’est l’expulsion maintenant et manu militari par la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 70 allée des demoiselles. Pour 40 personnes, dont 15 gamins, c’est : « plus de maison, plus de toit, ce soir démerde toi ! ».

Depuis avril 2011, on avait fait d’un bâtiment vide, un bâtiment vivant. Le 70 allée des demoiselles c’était un vrai lieu de vie, un centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un lieu de rencontres, de concerts, un lieu d’organisation, de solidarité et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait, bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque l’autogestion fonctionne et coûte que dalle, pour le grand capital, c’est mal ! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent l’artillerie lourde pour nous dégager.

Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la défend ! En barricadant notre bâtiment et en se rassemblant certes, mais aussi en interpellant la mairie, la préfecture, le ministère des affaires sociales, notre cher propriétaire, et le ministère du logement. Leurs réponses : l’expulsion. Ou l’expression du mépris le plus profond pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est la symphonie du moment.

Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! C’est qu’ils sont pressés d’ouvrir un hypothétique centre d’hébergement pour SDF. Coût de l’opération : 500 000 euros de fonctionnement à l’année et quelques millions d’euros de travaux. Centre d’hébergement mystère dont personne n’a entendu parlé et surtout pas les principaux intéressés… Alors, un projet top secret ? Ou une pigeonnade de plus de la part d’un État qui ferme les centres d’hébergement d’urgence à tour de bras faute de budget ? On vous laisse seul⋅e juge de cette pantalonnade, en attendant, nous on en rit… jaune.

Parce que se faire expulser de sa maison sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas une blague. La violence de l’État qui remet les gens à la rue et s’en lave les mains après, ce n’est pas une blague non plus. Le cynisme d’un projet d’un centre d’hébergement ici, où l’État se vante de panser la misère qu’il engendre ne nous fait pas rire du tout.

On défend notre maison, notre lieu de vie, nos choix de vie aussi face à des forces armées qui veulent nous écraser et nous faire taire. Ce bâtiment qu’on a libéré de la spéculation, dont on a rendu l’usage à toutes et tous, l’État, sa justice et ses keufs veulent nous en virer et ça te concerne aussi !

ILS NE NOUS FERONT PAS TAIRE, ON CONTINUE ! LA FORCE EST AVEC NOUS ! TOUT POUR TOU⋅TE⋅S, POUVOIR AU PEUPLE !

Assemblée générale ce soir à 19h à la Chapelle, 36 rue Daniel Casanova, métro Compans ou Canal du Midi.

Le CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue

creatoulouse.squat.net // creatoulouse@squat.net


20 août 2012 : visite policière infâme au 70 allées des Demoiselles


Toulouse, le 20.08.2012.

Aujourd’hui, 20 aout 2012, la police française s’est encore
ridiculisée.

Le flic Tisseyre (1), en civil, comme à chaque fois qu’il vient
participer à l’expulsion de pauvres pour les remettre à la rue et
laisser des bâtiments vides, s’est glissé comme un fourbe dans la
commission "sécurité incendie" chargée de vérifier les extincteurs de la
Maison Goudouli. Arrivé dans la cour partagée avec le Centre Social
Autogéré, s’étant entendu avec un pompier mais sans se présenter, le
petit flic tisseyre décide vaillament d’essayer d’entrer au Centre
Social Autogéré "pour vérifier l’ouverture de la porte de l’intérieur",
mais pas pour préparer l’expulsion du CSA bien-sûr, pour la sécurité des
habitants en cas d’incendie... Si si, il a vraiment essayé de faire
croire ça. Vous savez l’"hygiène et la sécurité" si importantes pour la
préfecture qu’elle cherche depuis un an et demi à renvoyer les
habitant.e.s du CSA crever à la rue "pour leur bien" (40 personnes dont
15 gosses).

Bon, alors, il lui est simplement répondu "non" ( pas trop de mots
compliqués). On les comprend... vu que la police "protège le peuple" en
tuant des pauvres, des noirs et des arabes (douze morts depuis le début
de l’année), mieux vaut s’occuper par soi-même de sa "sécurité" et de
son hygiène. Le petit flic Tisseyre s’énerve, grogne comme un baqueux et
trépigne comme un ADS (2), il veut contrôler des identités et oublie
qu’il n’a pas de commission rogatoire pour pénétrer au 70 allée des
Demoiselles, en force comme il le fait, qu’il est dans l’illégalité et
que les habitant.e.s du CSA connaîssent ces lois de merde faites par les
riches pour les riches. Face à la détermination des habitant.e.s, il
doit céder et se venge en racontant que "de toute façon, on va bientôt
les dégager". Dégoûté de n’avoir pas pu observer l’intérieur du
bâtiment, il doit se barrer, humilié, vexé, avec ses couilles autour du
cou.

Du coup, vers 17h, une équipe de Bac se pointe dans la rue du CSA et
tente de contrôler deux personnes qui réparent l’entrée, ils inventent
une "dégradation" pour exiger que la porte leur soit ouverte.
Apparemment, ils ont tvraiment très envie de savoir comment le bâtiment
est fait. Dans la rue, une voiture avec un sous-chef des SDIG (anciens
RG - la police politique- qui ne débarquent jamais pour des
dégradations) suit précisément la scène. Comme personne n’ouvre, les
baqueux essaient de défoncer la porte, en vain, et embarquent alors une
de ces personnes, ils dégradent la porte, insultent les habitants de
"baltringue qu’ont peur d’ouvrir", volent des outils et même la
sonnette. Morts de rire tellement ça fait pitié.

Flics et bourgeois, tous vos gouvernements sont identiques, ils font la
guerre aux misérables.

Vos feintes et vos magouilles pour accélérer la remise à la rue des
pauvres, sont mesquines et minables. Vous arriverez peut-être à expulser
le 70, allée des Demoiselles mais vous n’arrêterez pas le centre social
autogéré, la campagne de réquisition et la révolution. Vous êtes trop
bidons.

Tenons-nous prêt.e.s à défendre le CSA,

Tout pour tou.te.es, pouvoir au peuple !

Collectif de soutien au Centre Social Autogéré de Toulouse et de
charriage des cochons (CSCSACC)
Coordination universelle pour la défense des réquisitions populaires et
l’émancipation de la terre du monde
(CUPRP-ETM)
Club de fléchettes révolutionnaire de Tassipa-sur-Yvette.
Collectif de gardiennage du crocodile d’été-rminé


Rendez-vous le 1er juin à 8h place Jeanne D’Arc

http://toulouse.demosphere.eu/node/5527


30 mai 2012 ; lettre à Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales


Frédéric Boutet
Le village
31290 Montclar-Lauragais

Madame la Ministre des Affaires Sociales
Marisol Touraine
72, rue de Varenne
75700 Paris SP 07

Objet : arrêt de la procédure d’expulsion au 70 allées des Demoiselles 31400 Toulouse

Madame la Ministre,

Tandis que votre collègue du Ministère du Logement, Madame Duflot est allée prendre la température du côté du DAL (Droit Au Logement), que faites-vous des "affaires sociales" comme celle du 70 allées des Demoiselles 31400 Toulouse où quarante personnes qui sont logées convenablement sont menacées d’expulsion par vos services ?

Peut-être considérez-vous que ces gens doivent aller se débrouiller ailleurs comme un Ministre éjecté par un changement de majorité doit débarrasser les lieux ? Est-ce que votre prédécesseur vous a laissé le 72, rue de Varenne en bon état ? J’imagine que les quantités de serviteurs à votre disposition vous ont aménagé rapidement un bel espace pour travailler.

Peut-être que vos services ont finalement trouvé une formule théorique pour que des gens en grande précarité logent dans des "squatt" tolérés en période hivernale puis soient jetés à la rue au 1er juin ? J’ai une suggestion : "soyons écolo : vivons au rythme des saisons" pourrait être un bon slogan.

Peut-être attendez-vous que des collègues des autres ministères vous apportent une idée géniale en Conseil des Ministres aujourd’hui mercredi 30 mai ? Si par exemple le relogement des sans-abris pouvait générer de la croissance pour des start-up utilisant des fonds publics/privés dans divers domaines, je suis persuadé que vous écouteriez attentivement l’idée de loger ces grands précaires.

Mais le CREA, Collectif pour la Réquisition l’Entraide et l’Autogestion, n’a pas besoin de puces RFID ou autres innovations technologiques ou technocratiques pour aller au front des "affaires sociales". Si vous les laissez oeuvrer, au moins le temps de pondre un projet alternatif, il ne vous sera fait aucun mal, le 72 rue de Varenne et le 70 allées des Demoiselles pourront continuer de s’affairer socialement.

Madame la Ministre, en 1932 en Espagne, la première République a voté le droit de vote aux femmes et la légalisation de l’avortement. Ces avancées sociales étaient principalement le fruit du travail de fond de ceux qui centrent la vie sur l’émancipation : la capacité de chacun à apprendre par soi-même et à réfléchir, autrement appelé l’auto-gestion. Sachez que nous n’oublions pas l’Histoire et que nous savons ce que nous devons à ces gens, à cet état d’esprit, à cette manière de vivre.

Je vous demande de cesser la procédure d’expulsion dans l’immeuble du 70 allées des Demoiselles 31400 Toulouse.

Veuillez agréer Madame la Ministre l’expression de mes sincères sentiments.


25 mai 2012 ; appel à résistance du CREA


APPEL A RESISTANCE CONTRE LES EXPULSIONS

Il y a plus d’un an, nous, CREA (Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion), avons réquisitionné le bâtiment d’État du 70 allée des Demoiselles à Toulouse. Plus de 40 personnes dont 7 familles qui vivaient dans la rue s’y sont installé-e-s. Les enfants sont scolarisé-e-s et les familles profitent d’espace et de temps pour reprendre leur vie en main. On essaie de s’en sortir collectivement, en autogestion, entre galériens.

Des centaines de personnes utilisent aussi le lieu pour toutes sortes d’activités et de projets à travers le Centre Social Autogéré : menuiserie, jardinage, alphabétisation, soutien scolaire, boxe, soutien juridique, concerts, projections, atelier couture, organisations de rencontres, discussions, débats, cuisine et activités avec les enfants, zone de gratuité... Tout fonctionne sur l’entraide et la solidarité, sans subventions et sans en demander.

Nous reprenons les bâtiments construits par le peuple, appartenant au peuple et laissés vides par leurs propriétaires. Le capitalisme jette de plus en plus de gens à la rue et spécule sur les logements vides. Face à cette stratégie délibérée de création de la misère, nous réquisitionnons. L’état ne fait pas partie de la solution mais du problème.

Depuis septembre 2011, avec des membres du GPS (Groupement Pour la défense du travail Social) ainsi que des individu-e-s de tout horizon, nous avons lancé, la campagne « zéro gosse à la rue » devenue depuis « zéro personne à la rue ». Il s’agit de proposer à qui le désire de s’organiser pour réquisitionner des bâtiments vides et s’y loger, en portant des pratiques d’entraide et d’autogestion. Ces bâtiments accueillent plus de 120 personnes soit 40% de l’hébergement d’urgence de familles à Toulouse.

Seulement 4 des 10 bâtiments réquisitionnés ont survécu aux expulsions illégales de la préfecture. L’acharnement de cette préfecture serait-il lié à sa peur que nous nous réapproprions nos biens et nos droits, que nous ne soyons plus sous contrôle ? Tenterait-elle d’atteindre l’illusion de voir notre expérience humaine disparaître avant des mutations certaines ?

Ce 1er juin 2012, à 9h, nous serons nombreux-euses au tribunal administratif de Toulouse pour le procès du 70 allées des Demoiselles. Notre propriétaire, le ministère des affaires sociales, demande
l’expulsion du bâtiment qu’il veut se réapproprier afin d’y créer, soit disant, un centre d’hébergement d’urgence pour sans domiciles fixes. Nous dénonçons la sinistre ironie de ce projet qui consiste à remettre 40 personnes, dont une quinzaine d’enfants, à la rue pour y “accueillir” des SDF laissés à la rue depuis des années. Et, cet “accueil” ne se fera bien sûr pas sur la base de l’autogestion. Non seulement l’état se désengage en baissant les budgets alloués au financement des hébergements
d’urgence mais aujourd’hui il cherche aussi à détruire toute forme d’organisation collective et solidaire.

Si nous exigeons l’arrêt de ce procès, nous l’exigeons aussi pour toutes les expulsions, qu’elles soient par la force ou la ruse administrative.

Le CREA, Collectif pour la Réquisition l’Entraide et l’Autogestion.
Contact : Thomas : 06.87.22.42.42 / Fouad : 07.62.36.23.31 / Annabelle : 06.75.03.10.91
Mail : crea@squat.net / creatoulouse.squat.net


25 mai 2012 ; La Dépêche ; Le CREA envahit la mairie pour éviter les expulsions

Source : La Dépêche


Une vingtaine de militants du CREA (Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion qui reloge des familles sans-abris) ont investi sans invitation la salle des commissions de la mairie hier après midi, empêchant la tenue de toute réunion municipale. Pour cause, ils souhaitaient interpeller les élus socialistes de la ville afin de prendre contact avec le nouveau ministre du logement mais aussi celui de la solidarité et de la cohésion sociale. « Nous demandons à l’État d’annuler le jugement, de retirer sa plainte pour occupation illégale d’un bâtiment pour laquelle nous sommes convoqués devant le tribunal administratif vendredi 1er juin », insiste Eléonore, l’une des porte-parole du mouvement de squat social avant de rappeler, « si nous sommes expulsés du 70 allées des demoiselles, ancien local de l’AFPA, ce sont une quarantaine de personnes, 8 familles qui seront à la rue ».

Au bout d’une heure d’occupation, Jean-Paul Makengo, adjoint au maire, s’est entretenu avec le CREA.


3 mai 2012 ; Article 11 ; De Toulouse : "enfoncer les portes ouvertes"

Source : Article 11


Voilà plus d’une année qu’ils tiennent bon dans ce bâtiment toulousain réquisitionné en avril 2011, multipliant les initiatives et les ouvertures de lieux : le Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion (CREA) n’a pas fini d’emmerder les autorités du coin. Mieux, ils entendent bien faire boule de neige. De l’intérieur, décryptage d’une belle expérience autogestionnaire.


22 février 2012 ; La Dépêche ; "Stop" aux expulsions

Source : La Dépêche


"Stop" aux expulsions

Ca y est. Depuis hier, les cinq familles abritées par le CREA (collectif de réquisition d’entraide et d’autogestion) au 16 allées des Demoiselles doivent avoir quitté les lieux selon une décision du tribunal d’Instance de Toulouse. Aussi, ils étaient une centaine à se réunir de façon pacifique, hier en début d’après-midi, devant la préfecture place Saint-Étienne pour protester contre ces menaces d’expulsion.

Si le squat du 16 allées des Demoiselles se trouve dans l’œil du cyclone depuis que le propriétaire, une SCI, s’est manifesté, le Centre Social Autogéré du CREA au 70 allées des Demoiselles est, lui aussi, dans le collimateur de la justice. Réquisitionné depuis bientôt un an, « cet ancien bâtiment appartenant à l’État et où vivent sept familles fait l’objet d’ un déféré déposé au tribunal administratif par la préfecture qui veut le récupérer », explique Matouf pour le CREA.

En plus des familles relogées et des militants du collectif, une dizaine de membres de l’association Droit au Logement avait aussi fait le déplacement pour les soutenir. Et surtout pour protester contre la suppression du plan Grand Froid, « Tout ça à cause de quelques degrés supplémentaires » s’insurge Daniel.

En attendant, les militants ne perdent pas espoir et annoncent la réquisition d’un nouveau bâtiment.

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