Le pouvoir du "ciblage individuel"

C’est une interview d’Eric Schmidt, PDG de Google [1]

Nous sommes en train de déterminer quel est le futur des moteurs de recherche.

Très bien mon gars. On est très content pour toi. Nous, nous sommes en train de déterminer comment nous allons pouvoir vivre dans cet environnement pollué par la technoscience mensongère et dans cette société policière liberticide.

Je pense vraiment que la plupart des gens ne veulent pas que Google réponde à leurs questions. Il veulent que Google leur dise ce qu’ils devraient faire.

Bien sûr. La plupart des gens n’ont aucune envie. Ce sont des porcs dans une porcherie et vous êtes les éleveurs qui n’avaient qu’une seule obsession : comment rendre les porcs heureux de leur vie d’esclave ?

Nous savons grosso modo qui vous êtes, ce qui vous tient à coeur, qui sont vos amis.

Ca, on le sait : cherchez "tapis" dans Gou-gueule, résultat : pendant des mois vous aurez des publicités pour tapis qui aspergeront votre écran, comme une nuée d’éjaculateurs précoces devant le corps parfait de la prochaine blondasse virtuelle du JT.

Le pouvoir du ciblage individuel - la technologie sera tellement parfaite qu’il sera très dur pour les gens de voir ou de consommer quelque chose qui n’a pas été, d’une certaine manière, taillé sur mesure pour eux.

Et bien figurez-vous Eric Schmidt que mon tailleur fait déjà cela : il taille sur mesure. Mon boulanger aussi : il fabrique des pains sur mesure. Vous n’inventez rien du tout !

Les gens sont de plus en plus à l’aise non seulement avec le partage d’informations plus nombreuses et de nature différentes, mais aussi de manière plus ouverte et avec plus de gens. Cette norme sociale est juste quelque chose qui a évolué avec le temps.

Non Monsieur Schmidt, nous n’acceptons pas votre ingérence dans notre vie privée. L’environnement mental que vous tentez d’imposer à tous n’est pas le notre : nous sommes attachés à la liberté et n’entendons pas y renoncer contre des facilités de recherche sur la toile du web.

Dans un article du 16 septembre 2009 [2], le magasine People.com rapporte cette phrase de Georges Clooney :

ce qui signifie litéralement :

Bravo Georges !