Accueil > Environnement > Polluants > Nucléaire > Catastrophes nucléaires > WIPP : catastrophe nucléaire à 655 mètres sous terre

WIPP : catastrophe nucléaire à 655 mètres sous terre

vendredi 9 mai 2014, par Puissance Plume

Ce texte a été originellement publié par la Coordination Stop Nucléaire ici.

Depuis le 14 février 2014, une catastrophe nucléaire est en cours au WIPP (Waste Isolation Pilot Plant), le centre de stockage profond de déchets radioactifs militaires et issus de la recherche au Nouveau Mexique, USA. On craint qu’un effondrement du plafond dans une salle de stockage à 655 mètres sous terre ait ouvert des containers de déchets. La radioactivité la plus terrible - Plutonium, Americium - s’est échappée. Pendant plus d’un mois, plus personne n’est entré dans ces galeries. Rien n’a été prévu face à cette situation. Si la question de la réversibilité en préoccupe certain-e-s, alors la démonstration est claire : c’est bien entré, c’est bien ressorti !

Avertissement : Cet article n’est pas une référence technique sur le WIPP. Nous n’en avons rien à foutre des détails et nous ne voulons pas être des experts antinucléaires. Nous ne voulons pas gérer leurs saloperies ni être des contre-pouvoirs, ni être utiles lors d’accidents nucléaires. Nous voulons nous débarrasser de cette gangrène qu’est l’industrie nucléaire et la société industrielle qui bouffe notre substance vitale et nous conduit tous aux cancers, aux maladies, à l’abrutissement, à la mort. Nous voulons vivre normalement sur cette planète. Qu’ils aillent sur Mars faire leurs saloperies mortifères - au moins ils seront peinards : il n’y aura pas d’opposants puisque la vie n’y est qu’artificielle ! En attendant de pouvoir les mettre hors d’état de nuire, nous mettons ici en lumière l’abération que constituerait la construction de CIGEO en France à Bure, même en prototype, même en rêves de techno-nucléo-crate.


2 mai 2014 : sacs de magnesium endommagés

JPEG - 9.2 ko

JPEG - 104.6 ko

Selon le communiqué du WIPP, les sacs de magnesium sont placés sur les containers pour contenir la radioactivité pendant 10000 ans. Ne rigolez pas, vous êtes censés le croire.

Ils expliquent qu’en entrant dans la salle 7 du panel 7 "ces dernières semaines", ils ont photographié des sacs endommagés mais ils ne savent pas pourquoi. Alors ils pensent faire des prélèvements pour analyser la composition chimique et radioactive des substances qu’ils auront prélevées. Au moins, ça fait travailler les labos avec l’argent public.

Cette communication dit en substance qu’il n’y a pas eu d’effondrement de plafond, mais une réaction chimique dans un container qui aurait provoqué le panache de Pu et Am. Comme quoi les sacs de magnesium sont totalement inutiles, ce qu’ils oublient de dire.


24 avril 2014 : Rivets cassés et détecteurs débranchés pour malfonction

JPEG - 13.4 ko

Le 24 avril, cette photo est parue dans la presse : elle montre des rivets cassés et des fissures au dessus des containers [1].

Le DOE avoue que les appareils ont enregistré des taux de radioactivité gigantesques, mais ils ont été "débranchés pour malfonction" [2]. Si ça vous rappelle pas l’alarme de radioactivité de la caserne de Pompiers d’Ajaccio qui avait été coupée parce qu’elle avait sonnée au passage du nuage de Tchernobyl...


22 avril 2014 : rapport du DOE

Le DOE publie un rapport sur les fuites de radioactivité pour rassurer tout le monde : DOE Issues WIPP Radiological Release Investigation Report.

Les ouvriers ne sont pas autorisés à parler à la presse, ils vont devoir maintenant travailler dans des conditions très dures d’isolement : combinaison en permanence, décontamination systématique. Fred Mettler, radiologiste and representant américain à la United Nations World Health and Atomic Energy Agency :

“Médicalement parlant, c’est très, très difficile d’extraire la radioactivité en dehors de vous.” [3]


12 mars 2014 : IRSN produit une analyse lénifiante

Poursuivant son objectif de créer et propager une information positive de l’industrie nucléaire, l’IRSN reprend les déclarations du DOE [4] et affirme que le panache de Plutonium et Americium est "sans danger" pour la santé de celles et ceux qui le respirent - une "évidence" vue que 1/ 1 000 000 ème de grammes de plutonium inhalé suffit à provoquer un cancer des poumons ! Bien sûr, ils ne disent pas que la totalité du personnel - 650 personnes - a été évacué au moment de la fuite. La panique, c’est réservé aux pauvres gens qui sont dans le nuage !


14 février 2014 : panache radioactif d’émetteurs alpha, hypothèses

Selon Arnie Gunderson [5], on craint que le vendredi 14 février 2014, le plafond d’une salle de stockage se soit effondré sur des containers de matières radioactives. Des poussières de Plutonium et d’Americium s’échappent des galeries. Des taux de radioactivité faramineux ont été mesurés sur le site :

JPEG - 18.5 ko

Mais je crois correct de dire que nous n’avons jamais vu un niveau aussi élevé que celui que nous sommes en train d’observer.


Roger Nelson, Porte-Parole du DOE, Reuters

___

5 février 2014 : incendie

PNG - 96.3 ko

Le 5 février 2014, un camion de sel prend feu dans une des salles de stockage, la fumée sort de l’ascenseur de construction (Dépêche de KOAT (Albuquerque)). Six employés sont transportés à l’hôpital suite à l’inhalation des fumées. Cela n’a apparemment causé aucune fuite radioactive mais les commentaires sont intéressants...

Car le WIPP est évacué selon un plan d’urgence. A propos des causes possibles du feu, l’expert Don Hancock au Southwest Research and Information Center déclare que le plafond peut s’effondrer, sous le poids de la roche et du sel à 655 mètres sous terre et que c’est pour cela que depuis 1999, seulement 4 des 7 salles de stockages ont été remplies. L’expert évoque également des possibilités de dégâts collatéraux de l’industrie gazière car l’activité de fracturation hydraulique est très importante dans la région(source).


Données initiales

WIPP est un centre de stockage profond de déchets nucléaires, exactement comme les employés de l’ANDRA et du CEA veulent en construire un à Bure dans la Meuse sous le nom de CIGEO.

PNG - 505.8 ko

JPEG - 62.8 ko

JPEG - 59.1 ko

Il y a quatre conduits reliant les galeries à 665 mètres sous terre et la surface : l’ascenseur de construction and d’excavation du sel, l’ascenseur de déchets radioactifs, le conduit de prise d’air, et le conduit d’évacuation.

Documents joints

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0